Alors que les inégalités filles-garçons en mathématiques apparaissent dès le primaire, une étude d’impact menée sur plus de 500 élèves révèle un résultat inédit : si tous progressent avec notre module Adaptiv’Math+, les filles, en particulier, avancent jusqu’à quatre fois plus vite que les garçons. Ces résultats, dévoilés le 17 juin à Paris lors d’une matinée presse réunissant chercheurs, enseignants, et experts en IA confirment le rôle majeur que peut jouer l’intelligence artificielle pour construire une école plus équitable.

Une étude rigoureuse, un enjeu d’égalité

Nous avons présenté le mardi 17 juin dernier, les résultats de notre étude d’impact conduite avec deux laboratoires de recherche publique : le laboratoire LaPsyDé (Université Paris Cité) et le laboratoire Flowers (Inria Bordeaux).

L’expérimentation, portant sur 555 élèves de cycle 3, visait à mesurer l’effet du module d’apprentissage adaptatif Adaptiv’Math+ sur les compétences en mathématiques. Les conclusions de cette étude, présentées à Hong Kong lors de la conférence internationale Mathematical Cognition and Learning Society (MCLS 2025) des 9-11 juin 2025, sont sans appel : les élèves utilisant notre solution progressent jusqu’à deux fois plus vite que leurs camarades. Mais surtout, les filles en tirent un bénéfice spectaculaire, leur permettant de combler en partie l’écart avec les garçons, un enjeu crucial dans un contexte où les inégalités de genre commencent dès l’école primaire sans cesser de s’accroitre par la suite.

Selon Abel Baret, analyste à l’OCDE/PISA : « Le système éducatif français peine à traiter les besoins hétérogènes des élèves, alors même que l’entrée dans les apprentissages mathématiques est profondément inégalitaire. L’IA peut être un levier, à condition d’être pédagogique. »

Des résultats chiffrés qui confirment l’efficacité d’Adaptiv’Math+

Deux tests indépendants ont permis d’évaluer l’impact du dispositif :

  • Test standardisé international (CRESST, USA) :
  • Groupe témoin (n’ayant pas utilisé Adaptiv’Math+) : +17,5 %
  • Groupe EvidenceB : +36,6%

  • Test complet (Bhatia et al., 2023) :

o Groupe témoin : 0 %

o Groupe EvidenceB : +7,9 %

Mais surtout, dans le groupe utilisant notre ressource, les filles progressent près de quatre fois plus que les garçons.

Une avancée rare, dans une discipline où elles décrochent traditionnellement dès le primaire.

Une IA conçue pour renforcer la confiance et prévenir le décrochage

À la différence des IA génératives, Adaptiv’Math+ ne produit pas de contenu automatisé. Il s’appuie sur un algorithme de personnalisation (dit ZPDES – développé par les équipes de l’Inria-Flowers) pour ajuster en temps réel le niveau des exercices, en stabilisant le taux de réussite autour de 75 % – le seuil optimal pour maintenir motivation et apprentissage.

La solution a été conçue en collaboration avec des enseignants et des chercheurs en sciences cognitives, notamment pour favoriser la compréhension de notions complexes (fractions, proportionnalité) via des représentations visuelles, des analogies, et un parcours progressif.

Pour André Knops, directeur de recherche au CNRS, Université Paris Cité, LaPsyDé :« Le sens du nombre et de la proportion sont des compétences innées ou acquises très précocement par les enfants. L’enjeu est de structurer des expériences d’apprentissage suffisamment riches pour que ces compétences évoluent pleinement vers la maîtrise des concepts mathématiques correspondants. »

Une IA au service du professeur

Nous défendons une vision humaniste et rigoureuse de l’intelligence artificielle : un outil complémentaire, piloté par l’enseignant, qui aide à détecter les besoins spécifiques de chaque élève et à structurer des parcours différenciés.

« Nous ne croyons pas à une IA qui remplace l’enseignant, mais à une IA qui aide l’enseignant à renforcer l’apprentissage de ses élèves. Grâce à la combinaison de l’IA avec les recherches en sciences cognitives, nous pouvons adapter le bon exercice au bon moment, restaurer la confiance, et prévenir le décrochage. » déclare Catherine de Vulpillières, GM-CIO et cofondatrice d’EvidenceB

 

 

Accédez aux résultats de l’étude ici